mercredi 24 avril 2013

Tranche de vie de mon expérience au Bénin




Je suis arrivée au Bénin, petit pays d’Afrique de l’Ouest, en novembre 2011 en tant que conseillère en prévention/gestion des catastrophes naturelles pour Oxfam. C’était un peu plus d’un an après les plus graves inondations ayant touché le pays depuis les 60 dernières années. Mon travail a consisté à appuyer/conseiller deux partenaires d’Oxfam au Bénin : la Commune de Sô-Ava, située tout juste au nord de la capitale économique, Cotonou, et le Collectif des organisations de la société civile de Sô-Ava (COSC) en termes de prévention et de gestion des catastrophes naturelles. Cette Commune lacustre a dû faire face à trois catastrophes en moins de deux ans : des inondations en septembre 2010, une épidémie de choléra en avril 2011, puis un incendie ravageant l’un des 42 villages en mars 2012. Mon mandat a d’abord consisté à appuyer Sô-Ava dans la finalisation et la validation d’un plan de contingence (dispositif d’intervention d’urgence), validé en février 2012. Puis, le 14 mars 2012, un incendie a malheureusement dévasté le village d’Ahomey-Gblon. En réponse à cette catastrophe, mon travail a été de coacher la Mairie et le COSC de Sô-Ava dans l’activation de leur plan de contingence. J’ai fait de l’appui-conseil à l’équipe humanitaire locale pour la gestion de l’incendie : mise en place des clusters (groupes thématiques), recensement des sinistrés et des pertes matérielles, réception et distribution de vivres et de non-vivres, réunions bilan, etc.

Une partie de l'équipe du COSC de Sô-Ava et moi-même, lors d'une journée de distribution au village incendié.

Grâce à mon appui en tant que coopérante volontaire d’Oxfam, programme soutenu financièrement par l’Agence canadienne de développement international (ACDI), la Mairie et le COSC de Sô-Ava ont renforcé leurs capacités pour mieux prévenir et gérer les désastres naturels. En un an seulement, j’ai pu constater les progrès réalisés par ces partenaires : meilleures préparation et organisation en cas de catastrophe, vulnérabilité réduite, collaboration et concertation étroites entre autorités locales et société civile.



M. le Maire de Sô-Ava (au centre en rayé), ses adjoints et les conseillers communaux, au cours d'un conseil communal. L'équipe du COSC est debout à droite. On peut sentir la bonne collaboration entre autorités locales et société civile.


Cette année passée au Bénin (2012) a été très gratifiante pour moi au niveau professionnel, mais aussi, et surtout, au niveau humain. Bien sûr, on ne change pas le monde, surtout pas en une année, mais comme j’aime bien le dire, on ajoute sa goutte d’eau dans l’océan du développement. J’ai senti que mon appui-conseil a été apprécié et utile auprès des partenaires. Ces gens dévoués et motivés pour le développement de leur Commune ont été des collègues, mais des liens d’amitié se sont aussi créés. Par ailleurs, le contact avec les bénéficiaires, et particulièrement la population du village incendié, m’a profondément touchée. Ces gens qui vivent très modestement et se battent chaque jour pour leur survie ont le cœur sur la main. Certains ayant tout perdu (maison, meubles, maigres possessions) nous ont malgré tout remerciés maintes fois pour le peu que nous avons pu leur distribuer. Cette expérience m’a fait connaître une petite partie de cette immense Afrique et m’a surtout appris des leçons d’humanité.  


Les sinistrés du village incendié et l'équipe du COSC lors d'une distribution de bois, en novembre 2012.