Je suis arrivée au Bénin, petit pays d’Afrique de
l’Ouest, en novembre 2011 en tant que conseillère en prévention/gestion des
catastrophes naturelles pour Oxfam. C’était un peu plus d’un an après les plus
graves inondations ayant touché le pays depuis les 60 dernières années. Mon
travail a consisté à appuyer/conseiller deux partenaires d’Oxfam au
Bénin : la Commune de Sô-Ava, située tout juste au nord de la capitale
économique, Cotonou, et le Collectif des organisations de la société civile de
Sô-Ava (COSC) en termes de prévention et de gestion des catastrophes naturelles.
Cette Commune lacustre a dû faire face à trois catastrophes en moins de deux
ans : des inondations en septembre 2010, une épidémie de choléra en avril
2011, puis un incendie ravageant l’un des 42 villages en mars 2012. Mon mandat
a d’abord consisté à appuyer Sô-Ava dans la finalisation et la validation d’un
plan de contingence (dispositif d’intervention d’urgence), validé en février
2012. Puis, le 14 mars 2012, un incendie a malheureusement dévasté le village
d’Ahomey-Gblon. En réponse à cette catastrophe, mon travail a été de coacher la
Mairie et le COSC de Sô-Ava dans l’activation de leur plan de contingence. J’ai
fait de l’appui-conseil à l’équipe humanitaire locale pour la gestion de
l’incendie : mise en place des clusters (groupes thématiques), recensement
des sinistrés et des pertes matérielles, réception et distribution de vivres et
de non-vivres, réunions bilan, etc.
Grâce
à mon appui en tant que coopérante volontaire d’Oxfam, programme soutenu
financièrement par l’Agence canadienne de développement international (ACDI),
la Mairie et le COSC de Sô-Ava ont renforcé leurs capacités pour mieux prévenir
et gérer les désastres naturels. En un an seulement, j’ai pu constater les
progrès réalisés par ces partenaires : meilleures préparation et
organisation en cas de catastrophe, vulnérabilité réduite, collaboration et
concertation étroites entre autorités locales et société civile.
Cette année passée au Bénin (2012) a été très
gratifiante pour moi au niveau professionnel, mais aussi, et surtout, au niveau
humain. Bien sûr, on ne change pas le monde, surtout pas en une année, mais
comme j’aime bien le dire, on ajoute sa goutte d’eau dans l’océan du
développement. J’ai senti que mon appui-conseil a été apprécié et utile auprès
des partenaires. Ces gens dévoués et motivés pour le développement de leur
Commune ont été des collègues, mais des liens d’amitié se sont aussi créés. Par
ailleurs, le contact avec les bénéficiaires, et particulièrement la population
du village incendié, m’a profondément touchée. Ces gens qui vivent très
modestement et se battent chaque jour pour leur survie ont le cœur sur la main.
Certains ayant tout perdu (maison, meubles, maigres possessions) nous ont malgré
tout remerciés maintes fois pour le peu que nous avons pu leur distribuer. Cette
expérience m’a fait connaître une petite partie de cette immense Afrique et m’a
surtout appris des leçons d’humanité.
Les sinistrés du village incendié et l'équipe du COSC lors d'une distribution de bois, en novembre 2012.